Intervention de la CGT Educ’action 13 au congrès de l’UD le 18 octobre 2022

vendredi 21 octobre 2022
par  cgteducaix

Du 18 au 20 octobre s’est tenu le congrès de l’UD CGT 13. Lors de la mobilisation du 18, nous avons tenu à la fois à être présent.es dans la mobilisation et au congrès. Aussi, notre camarade Nadine Castellani a lu (et complété) une lettre de notre camarade Magali Hidalgo lors du débat général du congrès.

Chères et chers camarades,

En ce premier jour de congrès, auquel, dûment mandatée par mes camarades, je m’apprêtais à participer avec enthousiasme, je vous fausse compagnie pour la défense de la voie professionnelle.

Nous ne savons pas grand-chose de cette réforme, car Macron s’applique à distiller des annonces extrêmement vagues, et dans une stratégie du choc, nous assènera une réforme complète qui bouleversera l’ensemble de nos structures et de nos pratiques, sans doute au cours du printemps 2023, applicable à la rentrée 2023.

En attendant, nous ne pouvons qu’établir des projections, et dénouer les écheveaux des différentes réformes qui font système pour en déduire des hypothèses de mise en œuvre. Augmentation des stages, diminution des heures d’atelier, diminution du temps au lycée, découpage des diplômes en blocs de compétences, fermeture de filières considérées comme non-insérantes (sur une base très floue) et ouverture de filières préconisées par le patronat du bassin d’emploi…

De l’extérieur, ce combat peut paraitre assez corporatiste. Pourtant, il n’en est rien.

Vous le savez, comme disait Louise Michel, la tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner au peuple les moyens de se révolter. Ce n’est pas pour amuser la galerie que je cite Louise Michel, mais parce que cette réforme, en refaisant des enfants des travailleurs, nous renvoie au XIXe siècle.

La réforme de la voie professionnelle, c’est une mise sous tutelle de l’école par le ministère du travail, c’est la valorisation de l’apprentissage au détriment de l’école, alors que les apprentis subissent 50 % des accidents du travail des moins de 20 ans, c’est privilégier la vision d’un système scolaire profondément inégalitaire où l’entresoi et les réseaux professionnels deviennent plus importants que la qualification. C’est détricoter le cadre national du diplôme et les garanties de rémunération au profit de négociations individuelles. C’est laisser la possibilité aux entreprises de discriminer leurs employés alors que l’école accueille tout le monde.

La réforme de la voie professionnelle, c’est une augmentation du temps de stage en entreprise où les enfants sont mis au travail, une diminution du temps d’enseignement où ils acquièrent connaissance des métiers de leur filière, culture citoyenne et sens critique, un temps où des enfants et des jeunes sont laissés à la merci des patrons à qui on laisse la responsabilité de leur apprendre un métier alors qu’on sait qu’il n’en est rien.

Avec la réforme de la voie professionnelle, c’est ce droit à être un citoyen et un travailleur éclairé, revendicatif, critique et solidaire qui nous est nié, et qui est nié à nos enfants. Ce sont nos enfants qui vivent ce retour au XIXe siècle.

Un tiers des élèves accède au baccalauréat par la voie professionnelle. Un tiers qui est majoritairement issu des rangs de la classe ouvrière. Casser le lycée professionnel, c’est casser la voie de formation qui concerne nos enfants.

Inscrite dans la démarche de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui n’est qu’un outil destiné à fliquer les privés d’emploi et faire des cadeaux aux entreprises, la réforme de la voie professionnelle ne prône finalement qu’une égalité, celle pour nos enfants de subir le même sort que nos camarades privés d’emploi : être contraint de choisir une filière dite « en tension », plier ses rêves et ses souhaits à ceux des patrons. Est-ce vraiment l’avenir que l’on veut pour nos enfants ?

Je vous souhaite, chères et chers camarades, d’excellents travaux et vous retrouverai demain.

Sororalement,

Magali Hidalgo

Pour compléter les propos de ma camarade, sur la journée de grève et de manifestation dans l’éducation, nous avons eu l’agréable surprise de voir les lycéen.nes débrayer et bloquer leurs lycées.

C’est un espoir ! Cette après-midi, a lieu une AG Education à la bourse du travail et ce matin, pas loin d’ici à Port de Bouc, les camarades étaient rassemblé.es devant le LP Mongrand.

Enfin, pour terminer, Patrice a fait allusion dans le rapport introductif à la lutte des AED/AESH. Nous apportons notre soutien à notre camarade Stéphan Raffi qui aujourd’hui est discriminé par le rectorat. De par son militantisme depuis des années pour les droits des AED, Stephan n’arrive pas à trouver un contrat dans quelque établissement que ce soit.

Notre lutte continue avec les précaires, avec les personnels pour les élèves pour un service public d’éducation de qualité.

Notre syndicat, la CGT Educ’action, notre fédération la FERC, par son travail de terrain a progressé en terme de syndicalisation.

Par ce travail quotidien et en portant notre projet d’école émancipateur, nous contribuons fièrement à cette double besogne, ADN de notre CGT.


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