Quelques réflexions sur Sirhen sur au dernier rapport de l’IGAENR
par
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- Tract CGT sur Sirhen de mai 2015
Les grandes lignes des conclusions de l’audit
Un nouvel audit vient de rendre ses conclusions sur Sirhen. Même s’il n’a pas été communiqué aux organisations syndicales dans son intégralité, les grandes lignes des conclusions qu’ils tirent sont connues. 4 scénarios ont été envisagés :
Le scénario 1 consiste à abandonner purement et simplement SIRHEN et à rénover les SIERH actuels application par application.
Le scénario 2 consiste aussi à arrêter Sirhen, à rénover les SIERH actuels application par application mais en conservant l’ambition initiale de Sirhen d’un décloisonnement des données. SI l’architecture des 900 bases actuelles réparties dans les différentes académies est maintenue, une base nationale synchronisée contenant la copie de chacune des bases académiques est créée. Cette nouvelle base est conçue avec un double objectif : se rapprocher du noyau RH FPE et rendre possible le développement de nouvelles fonctionnalités.
Le scénario 4 se fixe comme objectif de « refondre le programme SIRHEN avec finalisation de la migration dans SIRHEN des populations ATSS (populations non enseignantes) et intégration des populations enseignantes dans une architecture centralisée unique révisée à partir de SIRHEN après « retro spécification ».
Dit autrement ce scénario consiste à réduire aux acquêts du personnel ATSS l’ambition initiale de SIRHEN qui était de gérer la totalité du personnel de l’éducation nationale et faire évoluer les SIERH actuels vers une architecture cible s’inspirant de SIRHEN
Le scénario 3, pour lequel nous n’avons que peu de détails a été présenté comme un scénario intermédiaire entre les scénarios 1 et 2.
Analyse de la Cgt
La Cgt qui avait interpellé l’année passée Mme la Ministre de l’Éducation nationale avait obtenu que la question soit traitée au CTMEN et qu’un groupe de travail soit créé.
Dans un courrier en date du 22 mai 2015 la Cgt annonçait la suspension de sa participation et précisait qu’ « un examen lucide de la situation montrait que 300 millions d’euros avaient déjà été investis pour une application qui ne fonctionnait toujours pas et dont personne ne pouvait garantir le fonctionnement en 2018. À cet égard, il était inutile de multiplier les audits et de se réfugier derrière des arguments techniques qui évitent de prendre les décisions politiques qui s’imposent. »
Ce nouvel audit ne fait que tirer les conséquences d’une situation connue de toutes et tous.
Si l’abandon de SIRHEN est évoqué de façon pure et simple dans le scénario 1 et partiellement dans le scénario 2, il est évident que l’annonce de cet abandon aurait constitué un désastre sur le plan politique avec les millions engloutis en pure perte, et humains vis-à-vis des équipes qui ont travaillé sur le projet qui n’ont pas démérité loin s’en faut.
Dans cette perspective le scénario 4 restait le seul choix possible d’ailleurs le rapport d’audit est peu disert sur le scénario 3, hybride du 2 et du 4. Ce scénario 4 consiste à aller au bout de la réalisation de SIRHEN pour le personnel non enseignant dont la gestion est la moins complexe et faire évoluer les SIERH actuels avec comme cible SIRHEN tant du point de vue technologique que du point de vue architectural.
Pour la Cgt, il s’agit ici d’un discours extrêmement politique.
D’un côté, la poursuite de SIRHEN même réduits aux acquêts du personnel ATSS permet d’afficher que les sommes importantes déjà investies ne l’ont pas été en pure perte,
D’un autre côté, fixer comme cible le maintien de SIRHEN comme choix de cible technologique et d’architecture à la base de la construction du SIRH ministériel, pour l’ensemble de populations, conforte le discours du ministère qui est de dire que l’architecture de SIRHEN est solide et le code sain.
Pour la Cgt ce discours qui tient avant tout a de l’affichage résiste mal aux simples constats des faits des dérives calendaire et budgétaire. D’ailleurs, il faut noter que le cabinet de la ministre n’est pas lui-même dupe dans la mesure où s’il valide ce scénario 4, il le fait en posant deux conditions :
- Que lui soit présenté un plan d’action en décembre ;
- Que l’enveloppe budgétaire dans le plafond du coût à terminaison soit strictement respectée.
Des aspects positifs toutefois
Pour la Cgt, certains aspects vont dans le bon sens :Le premier qui n’est sans doute pas le moindre est l’abandon de l’illusion que SIRHEN pourrait aller à son terme. Certes, le scénario 4 ne présente pas la chose de cette façon mais la cible initiale de SIRHEN est abandonnée !
La deuxième est que le scénario 4 implique le renforcement des équipes SIERH, qui est demandé depuis longtemps par la CGT. Même si un des arguments du renforcement évoqués par la direction est le besoin de ressources pour réaliser les rétro spécifications, les arguments principaux tiennent à la ré internalisation et aux évolutions réglementaires.
Le troisième point est la réinternalisation amorcée depuis l’année passée qui garantit à nos yeux une meilleure maitrise de l’architecture, des évolutions et des budgets.
Les réserves de la CGT
Au-delà de ses satisfecits, la Cgt s’interroge sur plusieurs points :
- Le cabinet souhaite que lui soit présenté un plan d’action en décembre. D’un strict point de vue opérationnel, cela nous parait un objectif difficilement atteignable dans la mesure où la totalité des équipes est mobilisée sur la production des nouvelles versions de SIRHEN. Qui sera à l’origine de ce plan d’action ? Si c’est pour encore faire appel à des intervenants externes qui débarquent sur le projet, il y a fort à parier que l’on risque de répartir aussi vite dans les errements que l’on a connus auparavant.
- Le cabinet exige un strict respect de l’enveloppe financière sans toutefois préciser les dispositions qu’il entend mettre en œuvre ou faire respecter pour ce faire. Sans cela, cette demande risque d’être un vœu pieu ;
- Sur le plan technique et opérationnel, le scénario 4 nous parait périlleux. En effet, on demande pas moins aux équipes de :
o Terminer SIRHEN réduits au personnel ATSS dans le respect des délais et des budgets, ce qui pour l’instant n’a jamais été fait ;
o Assurer les évolutions technologiques liés à SIRHEN ;
o Faire évoluer les SIERH vers une cible technologique et architecturale s’inspirant de SIRHEN elle-même en évolution ;
o Garantir l’intégration des évolutions réglementaires dans les SIERH mais aussi dans SIRHEN (IMP, RIFSEEP) ;
o Faire tout cela dans des budgets contraints.
Pour la Cgt, il s’agit d’une gageure.
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