AESH : des annonces présidentielles inquiétantes

vendredi 12 mai 2023
par  cgteducaix

Soucieux de tourner rapidement la page réforme des retraites, le président Macron
occupe le terrain et enchaîne les annonces afin de multiplier les écrans de fumée. C’est
en ce sens que le 26 avril dernier, lors de la Conférence nationale sur le handicap, il
affiche clairement ses ambitions. Et tant pis si celles-ci sont déconnectées de la réalité
et très dangereuses pour les élèves et les personnels. Tour d’horizon rapide..

Des mesures sans concertation

Les élèves en situation de handicap, les familles, les syndicats de salarié·es du secteur du soin-médico-social et ceux de l’Éducation ont découvert, sans distinction, le plan handicap de Macron à l’occasion
de cette présentation. C’est donc avec stupeur que la CGT Éduc’action et les personnels (enseignant·es et AESH) ont pris connaissance des projets présidentiels et qui concernent en premier lieu l’École inclusive.
Dès la rentrée 2023 ou 2024, c’est une cascade d’idées et l’aménagements de génie qui vont mettre à terre le peu d’organisation et d’accompagnement qui commençait à se construire dans les écoles et établissements grâce à l’engagement des personnels.

AESH et AED fusionné·es en un seul métier

Macron souhaite créer un nouveau métier qui s’appellerait Accompagnant·e de Réussite Éducative (ARE). Projet complément déconnecté de la réalité et des besoins exprimés dans l’École. En effet, fusionner ces 2 métiers c’est non seulement les méconnaitre, mais surtout imaginer qu’ils sont interchangeables.

Scandaleux

Des soldes au services de la précarité

En fusionnant de la sorte 2 métiers, quels sont les objectifs du gouvernement ?
Un·e AESH et un·e AEd pour le prix d’un seul personnel ? Mutualiser les services pour permettre un passage à 35H ?
En faisant le choix de la mutualisation et de la non-titularisation des
personnels, le gouvernement ferait le choix de la précarité à tout faire : pointer les élèves absents, appeler leurs familles, surveiller l’étude, accompagner les élèves en situation de handicap, aider aux devoirs, gestion des tâches administratives, surveiller au portail... Et comme si ça ne suffisait pas il y aura une possibilité de mise à disposition pour les collectivités afin d’assurer l’accompagnement périscolaire.

Les structures spécialisées disparaissent au profit d’équipes mobiles

La politique gouvernementale d’inclusion à marche
forcée entrainerait la fermeture de nombreux
établissements spécialisés et leur transformation en
équipes mobiles pluridisciplinaires financées à l’acte...
Étrange financement quand on sait que ce modèle
utilisé à l’hôpital a fait long feu et est aujourd’hui
dénoncé par Macron... Étrange organisation à l’image
de celle développée pour les RASED (délocalisés des
écoles et mutualisés sur des circonscriptions) et qui a
fait chuter le nombre de prises en charge. Difficile de
croire que les professions libérales viendront en renfort

d’un dispositif qui les mettra sur les routes au lieu
d’organiser leurs consultations en cabinet.
Le gouvernement fait croire qu’il met en place une
politique d’inclusion scolaire alors qu’il vide les
institutions et dispositifs spécialisés de leur substance
et des places nécessaires. La CGT Éduc’action rappelle
que chaque élève a le droit à une solution de
scolarisation adaptée et que cela nécessite parfois des
prises en charges délivrées par des personnels
spécialisés.

Une nouvelle gestion de l’inclusion qui pose question

La MDPH deviendrait une chambre d’enregistrement de reconnaissance du handicap puis l’Éducation nationale prendrait le relais en proposant aux familles ce qui lui apparait comme étant le plus adapté aux besoins de l’enfant : accompagnement humain, volume d’heures, regroupement des élèves dans une classe pour ne pas démultiplier le nombre d’accompagnants, dotation de matériel, intervention de spécialistes...
Charge aux enseignant·es référent·es de coordonner ces projets au sein des pôles d’appui à la scolarité. Les enseignant·es spécialisé·es deviendraient des personnels ressource « Hot-line » comme celles·ceux des RASED.

Des annonces de pure logique comptable

Elles sont en dehors de toute considération d’accompagnement des élèves et de respect des personnels. Aucune reconnaissance, titularisation ou statut pour les AESH et les AEd, accès au CDI au bout de 3 ans pour les AESH et de 6 ans pour les AEd, maintien des salaires en-dessous du seuil de pauvreté...

 

 


Documents joints

AESH : des annonces présidentielles inquiétantes

Commentaires

Navigation

Articles de la rubrique

Sites favoris


1 site référencé dans ce secteur

Statistiques

Dernière mise à jour

dimanche 4 février 2024

Publication

1834 Articles
Aucun album photo
58 Brèves
11 Sites Web
4660 Auteurs

Visites

7 aujourd’hui
51 hier
952608 depuis le début
1 visiteur actuellement connecté