Déclaration et compte-rendu de la réunion du 12 octobre au MEN sur le bilan de la réforme du Bac pro 3 ans

lundi 12 octobre 2015
par  cgteducaix

Déclaration préalable de la CGT à la réunion du 12 octobre au MEN sur le bilan de la réforme du Bac pro 3 ans

En préalable, la CGT Educ’action se félicite qu’enfin le bilan de la réforme soit amorcé. Cela fait près de 3 ans que nous le réclamons.

Au vu des fiches fournies, nous partageons pour partie le constat des difficultés rencontrées, que ce soit au sujet des grilles horaires, des PMFP ou des CCF.
En revanche, nous sommes interrogatifs sur les convergences possibles entre nos analyses et celles du ministère sur les causes de ces difficultés et sur les propositions pour y remédier. Ceci notamment au regard de la réforme des collèges que nous contestons toujours fermement avec les collègues mobilisés comme c’était encore le cas samedi.
Présentée en 2008 comme devant permettre une plus grande attractivité de la voie professionnelle, force est de constater que de ce point de vue, la réforme du baccalauréat professionnel en 3 ans a échoué. Citation de Darcos
Elle échoue également à réduire, de façon significative, le décrochage ainsi qu’à renforcer les passerelles avec la voie générale et technologique. Pour ce qui est de la poursuite d’études, en BTS il faudra vérifier le taux de réussite au BTS des bacheliers pro en 3 ans et la valeur que va garder celui-ci si on y introduit massivement les CCF.
Pour sortir de cet échec, il faut assurer une meilleure fluidité et une diversité des parcours en permettant notamment à plus d’élèves de passer par un cursus du type 2 +2 (soit un cursus en 4 ans) et en favorisant le retour, par des classes passerelles, vers la voie générale ou la poursuite vers le supérieur.
Il s’agit également de compenser la perte d’une année dans l’enseignement professionnel. Il faut aussi simplifier la recherche de stage, en réduisant la durée des PMFP de 6 semaines pour les ramener à une durée totale de 16 semaines sur 3 ans.
Les CCF ont démontré leur nocivité, dans l’organisation du travail des élèves en termes de surcharge de travail des collègues mais aussi et surtout en dévalorisant le diplôme par la perte d’un caractère national sans ambigüité.
Enfin, nous sommes toujours opposés à la politique d’autonomie des établissements, que ce soit au collège ou dans les 3 voies du lycée. Elle est d’ailleurs directement la source des difficultés pointées dans la fiche 1.6 à « s’approprier les grilles horaires ».
Enfin, nous soulignons l’impossibilité de faire réussir une éventuelle réforme sans que ne soient donnés les moyens budgétaires nécessaires à sa réussite.
Ce bilan, pour être utile, doit donc pouvoir balayer tous ces aspects et déboucher sur de véritables propositions. Celles-ci devront permettre la fois le maintien d’une insertion professionnelle au niveau IV, lorsqu’elle correspond à une réalité économique, et la poursuite d’études réussie vers un véritable niveau III non dévalorisé. Pour la CGT Educ’action, ce dernier aspect est essentiel. Nous ne devons pas accepter que la réforme se traduise par moins de formation, il faut réussir l’accès du plus grand nombre au niveau du BTS.


Compte-rendu de la réunion du 12 octobre au MEN
sur le bilan de la réforme du Bac pro 3 ans

Le ministère a convié les organisations syndicales représentatives à un groupe de travail sur la seconde professionnelle, lundi 12 octobre.
La préparation de ce GT s’est bornée à l’envoi par le ministère de 3 fiches synthétisant des rapports sur la réforme du bac pro 3 ans émanant de l’inspection générale, de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance ainsi que de la Cour des comptes.
Ces fiches pointent essentiellement 4 difficultés : l’organisation horaire, les CCF, les PFMP ainsi que le manque de passerelles vers les 2 autres voies du lycée.

Le statut de ce groupe de travail était donc des plus flous avant que le directeur du cabinet de la ministre ne l’explicite en début de réunion.
Le ministère lance enfin le bilan des réformes du lycée, les fiches envoyées étant extraites des documents préparatoires. Des groupes de travail sur les 3 voies du lycée seront convoqués à partir de la mi-novembre.
Le ministère veut prendre son temps sur le sujet, mais souhaite faire des annonces sur la seconde professionnelle rapidement, avec entrée en vigueur dès la rentrée 2016.
Il prétexte que la seconde concentre le plus de difficultés et que d’autres annonces pourront être faites pour la rentrée 2017.

Le cabinet n’a fait aucune annonce précise sur le sujet lors de cette première réunion et dit vouloir un travail de « co-construction » avec les OS. Deux réunions sont d’ores et déjà annoncées avec la DGESCO d’ici début décembre.
Toutefois, il n’est, pour lui, pas question de discuter d’autre chose que la seconde. Il met en avant plusieurs thèmes de travail : l’accueil des élèves, la préparation de la première PFMP, une détermination plus progressive de l’orientation et le rôle de l’AP.
Il semble donc assez clair qu’aucune remise en question globale de la réforme du bac pro 3 ans ne soit prévue et que le ministère souhaite généraliser les expérimentations des secondes à orientation progressive.

La CGT Educ’action a exprimé son opposition à cette méthode lors du GT. En effet, pour nous, il faut revoir l’ensemble de la voie professionnelle et revenir sur une réforme du bac pro 3 ans que nous dénonçons. Séparer la réflexion sur la seconde du reste de la voie professionnelle démontre à l’évidence qu’aucune remise en cause globale n’est possible lors du bilan.
Il est, par exemple, impossible de réfléchir à l’orientation sans débattre en même temps des CAP et des 2 autres voies du lycée. De même, mener une réflexion sur l’AP de seconde démontre que l’AP ne sera pas remise en cause comme nous le revendiquons.
Il est clair également que nos revendications du retour à la possibilité pour certain-e-s élèves de passer par un cursus 2+2, de la fin de l’autonomie et le retour à des grilles nationales hebdomadaires incluant des dédoublements fléchés ne seront pas entendues.
Pour la CGT Educ’action, une réforme de la seconde professionnelle sans moyens supplémentaires ni remise en cause globale de la réforme Darcos ne permettra en aucune façon de remédier aux difficultés des élèves et des personnels.
La généralisation d’une forme de progressivité dans l’orientation pendant la seconde professionnelle, sans moyens et dans le cadre du bac pro 3 ans, ne sera qu’un moyen supplémentaire d’économies et une nouvelle usine à gaz pour les collègues et les élèves.

En ce qui concerne le bilan des réformes Darcos et Chatel, tout porte à croire que l’architecture du lycée tel qu’il existe va demeurer et que le bilan ne sera que cosmétique et ce, comme le laissait présager la réforme du collège avec l’autonomie des établissements et la concurrence généralisée.
Plus que jamais, nous ne pourrons obtenir la satisfaction de notre revendication d’abrogation de ces réformes que par l’instauration d’un rapport de force avec les personnels.


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