CCF : Déclaration préalable à la Formation Interprofessionnelle du lundi 13 avril 2015

lundi 13 avril 2015
par  cgteducaix

Nous avons enregistré positivement la décision de l’administration de réunir la FIP plutôt que de procéder par voie électronique, comme cela avait été évoqué lors de la précédente réunion. Nous regrettons que le travail au sein de ces instances de concertation ministérielle, la FIP n’est pas la seule, soit souvent rendu difficile par l’envoi tardif des documents. C’est encore le cas aujourd’hui. Mais si cela devait se résumer à une simple consultation par internet, il n’y aurait plus aucun intérêt à y participer. Ces instances n’ont déjà qu’un caractère consultatif, la décision de la ministre d’imposer la mise en place du protocole d’expérimentation sur le binôme salarié/employeur dans les CPC en est une nouvelle preuve, mais nous insistons pour qu’elles soient réunies.

L’ordre du jour porte aujourd’hui sur plusieurs points réglementaires d’organisation des examens du baccalauréat professionnel et du BEP. Nous ne développerons pas, une nouvelle fois, toute l’argumentation justifiant notre opposition à la généralisation du CCF, nous l’avons fait à de nombreuses reprises lors de la FIP ou lors du CIC, qui la précédait.
Néanmoins la présentation par la directrice générale de l’enseignement scolaire, Florence Robine, de l’arrêté instituant le Contrôle en Cours de Formation de français, histoire-géographie, éducation civique est en elle-même très parlante.
Je cite "Cette disposition, souhaitée par le cabinet de la ministre, permettra de faciliter l’obtention du BEP". C’est là tout le problème avec le CCF.
Doit-on permettre aux candidates et candidats d’atteindre le niveau de qualification requis pour un diplôme de niveau V ou doit-on se contenter d’en faciliter son obtention, quel que soit le niveau réel des candidats ?
Aujourd’hui, le ministère utilise le CCF comme instrument de régulation du taux de réussite aux examens. On supprime une année de formation dans le cursus du baccalauréat professionnel mais regardez cela n’a aucune incidence sur le taux de réussite du baccalauréat !
Les CCF sont là pour masquer les lacunes des élèves, les programmes non terminés faute de temps. Les Inspectrices ou Inspecteurs, comme les Personnels de direction font régulièrement pression sur les enseignants pour que les résultats soient honorables, les témoignages qui nous remontent sont nombreux : c’est si facile avec des CCF élaborés par les enseignants eux-mêmes.
Cette politique est à court terme et ne trompe pas grand monde, pas plus les enseignant-e-s que les responsables d’entreprise qui constatent le décalage entre le niveau théorique et le niveau réel. On ne peut pas faire d’économie sur le temps de formation sans en payer le prix sur le niveau de qualification.
A propos des textes qui sont présentés, on pourrait dire : un pas en avant, deux pas en arrière.

On abandonne en baccalauréat professionnel les CCF de Prévention Santé Environnement (PSE), d’éco-gestion et d’éco-droit, pour revenir à des épreuves ponctuelles, et nous nous en félicitons, mais dans le même temps on abandonne l’épreuve ponctuelle de français, histoire-géographie, éducation civique du BEP pour l’organiser en CCF. Ainsi Le BEP devient un diplôme "maison" entièrement en CCF élaborés, évalués par les seuls enseignants du lycée. N’y a-t-il pas meilleure méthode pour finir de lui enlever le peu de reconnaissance nationale qui lui reste après la réforme du bac pro en 3 ans et l’instauration du diplôme intermédiaire ?
La généralisation du CCF a été une pièce maitresse de la réforme du bac pro en 3 ans que le ministère appelle "rénovation de la voie professionnelle". Le bilan de celle-ci, comme de celui de la réforme de la voie technologique et de la voie générale, demandé depuis de nombreux mois par la CGT et d’autres organisations syndicales, devait commencer mardi. Nous avons appris vendredi, par l’AEF (!) que la réunion était reportée. Combien de mois faudra-t-il encore pour que le ministère accepte de s’interroger et entende les organisations syndicales sur les conséquences désastreuses des réformes mises en place par les gouvernements précédents, notamment celle du bac pro 3 ans et de la voie STI2D ?


Compte-rendu de la Formation Interprofessionnelle
Réunion du lundi 13 avril 2015 

La Formation Interprofessionnelle avait plusieurs points à son ordre du jour concernant l’organisation de l’examen du baccalauréat professionnel et du BEP.
Pour le Bac pro, les discussions, qui avaient été initiées depuis 18 mois, ont enfin abouti avec l’abandon du CCF pour la Prévention Santé Environnement (PSE), l’éco-gestion et l’éco-droit. Pour ces 3 disciplines, on a la mise en place d’épreuves ponctuelles dans l’année de terminale. La CGT Educ’action s’est prononcée favorablement puisque cela correspondait à nos repères revendicatifs. Par contre, l’allègement du programme d’économie qui accompagnait cet arrêté n’avait fait l’objet d’aucune concertation préalable. Les parties supprimées ne sont pas forcément celles que nous aurions souhaitées, le document nous étant parvenu le vendredi après-midi pour la réunion du lundi, impossible d’échanger entre nous, la CGT a refusé de prendre part au vote. L’épreuve de PSE pour le BEP reste en CCF et l’épreuve de secourisme est dissociée de l’épreuve écrite terminale du baccalauréat.
Le ministère a proposé également une modification de l’épreuve de français histoire géo du BEP en la prévoyant en CCF. Cela se ferait en fin de seconde bac pro et au cours de la classe de première. Le document nous étant envoyé le vendredi après-midi également, on notera le sérieux avec lequel la consultation des instances réglementaires (CSE, FIP) s’organise. Cette éventualité avait été évoquée par le cabinet de la ministre lors d’une audience de rentrée que nous avions sollicitée. Depuis silence radio, aucune information, aucune concertation n’a eu lieu. Nous avons évidemment voté contre cet arrêté généralisant le CCF. Cela finit de retirer au BEP le peu de caractère national qui lui restait et fait de ce diplôme intermédiaire un "diplôme maison" à très faible reconnaissance de qualification.
La FIP avait également à examiner un allègement des procédures d’habilitation pour organiser les CCF dans les CFA. Bien que présenté comme purement technique, nous nous sommes opposés à cet arrêté car il favorisait la mise en place des CCF et allait dans le sens du développement de l’apprentissage que nous combattons. Le risque de voir certains CFA jouer la carte d’une très bonne réussite aux examens dans le cadre de la concurrence avec les LP est au moins aussi réel que celui qui existe entre les EPLE eux-mêmes via l’affichage des taux de réussite.
Le dernier point concernait l’organisation et les programmes de l’enseignement moral et civique dans les classes de CAP, BEP et bac pro. Conformément à la décision du bureau de l’Union, la CGT s’est abstenue sur tous ces votes. A noter, que ces mêmes points avaient fait l’objet de débats très longs au CSE du vendredi après-midi qui s’était terminé à 22 h 30 ! Là encore, on mesure le sérieux du ministère.
Enfin nous avons interpellé la DGESCO sur le bilan, promis par le ministère, des réformes du lycée. Cette discussion devait s’ouvrir le mardi 14 avril mais elle a été annulée in extrémis le vendredi, la CGT l’a appris par l’AEF... Aucune réponse n’a été donnée, Brigitte Doriath, sous directrice de la DGESCO pour la voie pro, a répondu qu’elle n’avait aucune information et ne savait pas si le bilan, toujours reporté, de ces 3 réformes serait un jour effectué !


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