Sur la situation des écoles à Marseille & Appel aux Etats généraux de l’Education (Acte II)

mardi 3 mai 2016
par  cgteducaix

Le lundi 18 avril, Mme la ministre de l’Education Nationale était présente à Marseille pour annoncer un plan d’urgence pour les écoles marseillaises, présenté conjointement avec Mr Gaudin, sénateur maire de Marseille.
Qu’elles que soient les avancées annoncées, la CGT Educ’action ne remercie ni Mr Gaudin, ni Mme Vallaud-Belkacem, car la municipalité comme le gouvernement n’ont fait que prendre – enfin ! – leurs responsabilités, après des années de négligence dans la plus totale indifférence. Nos remerciements vont donc plutôt vers les militants syndicaux, les parents, les personnels territoriaux et les collectifs citoyens qui, courageusement, se battent pour que les élèves de Marseille soient enfin traités à la même enseigne que partout en France.
L’annonce de la création d’un conseil de concertation par l’Inspection d’Académie au dernier CTSD spécial va dans le bon sens. Elle témoigne a priori d’une réelle volonté de suivre les dossiers et d’associer tous les acteurs à ce contrôle, pour peu que toutes les organisations syndicales et associations de parents d’élèves représentatives y soient partie prenante. Pour autant, nous connaissons la différence qu’il peut y avoir entre des annonces et la réalité, aussi restons nous sur nos gardes, vigilants, et en action.

 Consulter c’est bien, agir c’est mieux…
Car si les promesses du 18 avril sont encourageantes elles n’en restent pas moins insuffisantes. Ce n’est pas avec quelques millions d’euros que les problèmes seront réglés. Chaque somme doit être mise en lien avec des besoins. Or, qui peut croire que vingt années de déficit d’attention structurel peuvent être effacées avec 3 ans de financements conjoncturels ?
Ainsi, soit l’Etat décide d’intervenir réellement dans la politique scolaire d’une équipe municipale qui a montré ses limites soit tout ceci n’est qu’une grande campagne de communication dans le but de détourner les médias de ce qui se passe ici. Lorsque Madame Vallaud Belkacem déclare à la presse que son intention n’est pas de contraindre la Mairie, nous avons toutes les raisons de craindre que tout cela ne reste que des vœux pieux, une fois les urgences les plus criantes traitées.
Mais il faudra surtout que l’Etat aille plus loin. Les locaux et les équipements des écoles de Marseille ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Il ne servira à rien d’injecter des millions d’euros, voire des milliards, pour la restauration, la rénovation ou la construction de nouveaux bâtiments scolaires s’ils sont minés par une gestion calamiteuse du personnel qui y travaille. L’état doit légiférer pour imposer des normes d’encadrement sur les temps périscolaires ou scolaires par les personnels municipaux. A contresens de ce qu’il a fait avec la réforme des rythmes, il doit contraindre les collectivités tout en assurant en plus une égalité territoriale entre tous les élèves du pays par une péréquation des moyens. S’il le faut, il doit aussi intervenir dans les conditions de recrutement de ces personnels et vérifier qu’aucun système clientéliste ne mette en péril cette égalité entre tous les élèves dont l’Etat est le seul responsable.
Enfin, le gouvernement et en particulier la ministre doivent aussi regarder ce que eux-mêmes font pour que les élèves de Marseille ne soient plus parmi les laissés pour compte de la République. L’Éducation Nationale est elle aussi responsable des inégalités et de la violence sociale qui s’installent. C’est elle qui doit s’assurer de la sécurité et des bonnes conditions de travail de ses agents, sans en rejeter la seule responsabilité sur les communes déficientes. C’est elle qui doit pourvoir en nombre suffisant les enseignants devant une classe, les remplaçants, les enseignants spécialisés, les infirmiers et infirmières scolaires, les assistants sociaux, les brigades, les AVS, les AAD, les médecins de préventions sans en rabattre sur les droits des personnels. C’est elle qui doit donner les moyens à sa politique ambitieuse pour fonctionner. Pas seulement une municipalité.

Voilà pourquoi la CGT Educ’action appelle à continuer le combat. Elle soutient l’initiative d’Etats Généraux de l’Education proposés par le Collectif des Ecoles de la Castellane le 11 mai prochain à 14h30 (Lieu à déterminer). Voir appel ici


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