Déclaration de l’Union Départementale CGT 13 à propos du 2nd tour des élections régionales
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Dimanche dernier se tenait le 1er tour des élections Régionales. Ce jour-là, près d’un électeur sur deux a fait le choix de ne pas participer au scrutin. Ce niveau élevé d’abstention illustre le niveau de défiance et d’exaspération d’une grande partie de la population à l’égard des politiques d’austérité que l’on nous impose depuis des années et des partis politiques qui se succèdent au pouvoir, en nous servant toujours les mêmes recettes capitalistes au service de quelques privilégiés et au détriment du plus grand nombre.
C’est donc cette colère que le Front National s’est attaché à capter, pour réaliser un score de 40 %, parmi celles et ceux qui sont allés voter. Il faut dire que la tâche lui a été grandement facilitée, tant les injustices et les inégalités créées par les politiques libérales mises en œuvre au nom de la mondialisation, de l’Europe, de la compétitivité etc… frappent de plein fouet le monde du travail et la population.
Dans ce contexte, le FN, parfait dans son rôle de « faux ami » du peuple, n’a eu qu’à s’appuyer sur les peurs et les inquiétudes engendrées par la situation pour gangrener les esprits. Ainsi, il est déconcertant de voir avec quelle facilité il a pu développer (dans les médias notamment) ses thèses racistes, xénophobes, en stigmatisant en permanence les étrangers, les travailleurs, les pauvres, les jeunes, les retraités, etc…
Nous savons que ce parti existe par et pour la division de toutes celles et ceux qui auraient intérêts à être unis pour changer véritablement les choses. Et alors qu’il se fait passer pour un parti antilibéral.
- Jamais le FN n’a remis en cause le fait que le grand patronat se voit accorder des centaines de milliards d’€ d’argent public alors qu’il remet en cause l’ensemble des prestations sociales dont « bénéficient » les plus pauvres parce que ce serait des profiteurs.
- Jamais le FN n’a condamné ceux qui fraudent le FISC et font perdre à l’Etat près de 60 milliards d’€ par an alors qu’il s’en prend constamment aux fonctionnaires chargés de récupérer cet argent.
- Jamais le FN n’a remis en cause la rémunération des actionnaires des grands groupes qui se partagent des dizaines de milliards par an et qui, partout en France, dans notre département, licencient et détruisent nos outils industriels.
Non, le FN n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais le défenseur des salariés, des retraités, des privés d’emplois et des jeunes. Pour preuve, sa volonté de faire disparaître les Organisations Syndicales.
Oui, le FN est l’ami des grands patrons, des actionnaires et des privilégiés dont il défend les avantages. Non, jamais aucun travailleur n’aura le moindre intérêt à renforcer le FN.
Oui, le FN est l’ennemi du vivre ensemble, il ne cessera jamais de l’être et, nous le disons, il n’est pas la France ni son peuple. Ce pays, nous l’avons construit et reconstruit ensemble, à chaque moment de son histoire, dans le respect de ses traditions, de sa culture, mais en tirant bénéfice des traditions et de la culture de tous les peuples qui ont contribué à faire de notre pays ce qu’il est.
Pour tout cela, la CGT sera toujours disponible avec les travailleurs, les retraités, les privés d’emplois et les jeunes, pour mener le combat pour une autre répartition des richesses visant à la satisfaction des besoins sociaux, au bien-être de tous, et au vivre ensemble.
Le Front national : Un danger pour le monde du travail et la démocratie
Communiqué de la CGT
Le premier tour des élections régionales a permis à l’extrême droite de réaliser un triste record : après les 4,1 millions de voix obtenues lors des élections départementales de mars 2015, le FN triple son score des élections régionales de 2010. Il récolte plus de 6 millions de voix et est en tête dans 6 régions sur 13. L’abstention reste très élevée, notamment chez les jeunes : c’est 1 électeur sur 2 en moyenne qui ne s’est pas déplacé.
Ces résultats sont encore une fois le signe de la grave crise démocratique et sociale que traverse notre pays et sur laquelle la CGT ne cesse d’alerter. Le chômage et la précarité atteignent des records. La mise en concurrence des territoires accentue les inégalités et la relégation. L’absence de réponse au dumping social généré par la mondialisation capitaliste et par les impasses des politiques libérales et austéritaires menées en Europe offre un boulevard au repli nationaliste et à la préférence nationale. Ce qui est en cause, c’est les promesses non tenues et la démission du politique face au marché. La fuite en avant dans la dérive sécuritaire est une impasse qui conduit à normaliser le discours de l’extrême droite.
Il y a urgence à ce que les leçons soient tirées. Par le gouvernement qui a renié ses promesses, comme par l’ensemble des partis républicains. Le syndicalisme est aussi interpellé par ce résultat. La CGT, pour ce qui la concerne, renforcera son travail de terrain et de proximité.
Le Front National n’est pas un parti comme les autres et constitue une grave menace pour la démocratie et le monde du travail. La CGT le combat parce que son approche est fondée sur l’inégalité, en fonction des nationalités, des origines, des religions, des couleurs ou des sexes. Le FN divise et met en opposition le monde du travail, et fait ainsi le jeu du patronat. Il porte un projet de régression sociale, et notamment l’austérité avec la suppression d’un fonctionnaire sur deux dans les collectivités territoriales. Dans les collectivités qu’il dirige, le FN s’attaque à la culture, aux associations et aux droits des femmes et casse le lien social. Il remet en cause notre système de solidarité, en portant la suppression des cotisations sociales. Il menace les libertés durement conquises par les travailleurs, la liberté d’expression au travail comme dans la société, la liberté de la presse, ou encore la liberté de mobilisation et d’organisation. La CGT appelle à mettre en échec partout le Front National sur ses prétentions électorales et ses objectifs politiques et sociaux.
La CGT continuera à faire vivre la déclaration unitaire intersyndicale de juin 2015 « Vivre ensemble, travailler ensemble » et amplifiera le débat avec ses syndiqués et les salariés.
Il y a urgence à ouvrir des perspectives de progrès social en France, en Europe et dans le monde. Plus que jamais, la CGT appelle les salariés à s’organiser et à se mobiliser ensemble pour défendre leurs droits et leurs libertés et mettre de nouvelles conquêtes sociales à l’ordre du jour.
Montreuil le 8 décembre2015.
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