Faits de violences au lycée Ampère : Communiqué des personnels
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Communiqué des personnels du lycée Ampère réunis en assemblée générale le 15 septembre 2014.
Les personnels constatent avec inquiétude une montée de la violence au sein de l’établissement. Ne serait-ce que depuis le début de l’année, un CPE a été frappé par un élève, et un enseignant menacé et insulté (les deux collègues sont en arrêt maladie) ; des élèves se sont battus dans les couloirs, des projectiles ont été lancés en classe en direction d’une enseignante, une AED a dû subir l’insolence menaçante d’un groupe d’élèves, et les agents de service vivent au quotidien des incivilités de toutes sortes (un agent est en arrêt maladie).
Ces faits viennent s’ajouter à ceux des années précédentes, où de nombreux actes violents se sont produits. C’est pourquoi les personnels ont décidé d’avancer la demi-journée banalisée de réflexion prévue sur le sujet et, après accord avec le chef d’établissement, ont libéré le jour même leurs élèves.
Un débat constructif s’en est suivi et les points suivants ont été arrêtés :
1) En quelques années, 8 postes d’enseignants, un demi poste de chef de travaux, un poste de secrétaire, et 1,5 d’AED (pour des raison budgétaires) ont été supprimés – et le nombre d’adultes encadrant les élèves a considérablement diminué. Les surveillants, affectés pour une part à des fonctions de Tice ou d’aide au chef des travaux, sont débordés et ne peuvent assurer la surveillance des couloirs, la gestion des retards, et le suivi des heures de retenue. A ce jour, il ne sont plus que 4 (pour un établissement de 700 élèves), et l’assemblée exige que leur nombre soit doublé sans tarder. Le principe d’une mobilisation d’ampleur pour les obtenir a été voté. Il est rappelé que la plupart des agressions ont eu lieu dans les couloirs et lors des mouvements.
2) L’ambiance générale étant à l’indiscipline, des mesures immédiates peuvent être prises pour améliorer la situation. Ainsi le « droit au retard de 10 mn » doit être supprimé car il s’est généralisé. Les personnels proposent une grille horaire d’ouverture et de fermeture du portail (ci-dessous). Les heures de son ouverture et de sa fermeture, et celles des sonneries, devraient être affichées sur les grilles de l’établissement. Enfin il apparaît préférable de paramétrer les logiciels d’appel, de telle façon qu’ils enregistrent les heures de cours manquées et non les demi-journées (sans quoi les élèves profitent de leur retard pour ne pas entrer en cours, puisqu’ils sont marqués absents pour la demi-journée).
3) Les élèves doivent être avertis qu’en cas de bagarre entre eux ou d’agression (verbale ou physique) envers un adulte, quel qu’il soit, ils seront systématiquement traduits en conseil de discipline (sans préjuger de la sanction), et qu’une mesure conservatoire les maintiendra en dehors de l’établissement jusqu’à la réunion du conseil (afin d’assurer la sécurité de la communauté). Les résultats des conseils de discipline seront affichés (tout en respectant l’anonymat) et expliqués aux élèves par les équipes éducatives.
4) Les personnels demandent à être mieux informés de la situation sociale, familiale, sanitaire et juridique des élèves (bien entendu dans le respect de la législation et la confidentialité de rigueur), afin de les aider et de prévenir d’éventuels problèmes.
5) Des heures de vie de classe ponctuelles (deux ou trois fois dans l’année, essentiellement sur les entrants au premier trimestre, mais pas seulement – avec élèves posant problèmes, ou pour recadrer la classe), devraient être organisées par les équipes pédagogiques afin de mettre à plat les disfonctionnements.
Bien entendu les améliorations ci-dessus demandées n’épuisent pas le sujet et des travaux complémentaires seront nécessaires (interventions de professionnels extérieurs – services du rectorat, associations etc…-, réflexion sur la nature du lycée apparemment devenu sensible, rapprochement de la vie scolaire du portail, etc…).
