Le Petit Cahier 1er degré N°26 Janvier 2014

mercredi 22 janvier 2014
par  cgteducaix

Sommaire du Bulletin 26 


 Éditorial   p. 1
  Refondation p. 2
  Maternelle  p. 3
  Rythmes    p. 4
  Métier p. 7

 

LE 6 FÉVRIER : TOUTES ET TOUS EN GRÈVE POUR LES SALAIRES, L’EMPLOI ET LA PROTECTION SOCIALE !

 

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Le Président de la République, dans ses vœux pour 2014, a annoncé la couleur : « Il y a des abus dans la protection sociale ».

Pierre Gattaz, le Patron du MEDEF, (Le Monde du 4 janvier 2014) à la question posée par ce journal : « Où trouvez-vous les 50 milliards d’allègement du coût du travail  ? », répond : « La protection sociale, c’est environ 650 milliards d’euros de dépense par an. Il y a notamment deux postes qui pèsent sur le travail de manière absurde : la famille et la maladie. La famille, c’est 36 milliards d’euros qu’il faut transférer... On attend les solutions. La maladie, c’est aussi un poste qui pourrait être revu. Le Président de la République a parlé d’abus de la protection sociale. Il a voulu montrer qu’il n’y a pas de dogme. Là, j’ai applaudi, il faut y aller.  »

Le 14 janvier, l’annonce tombe : d’ici 2017, les entreprises ne paieront plus les cotisations familiales.

Les cotisations sociales, c’est en totalité du salaire des salarié-es.

En exonérer les patrons, c’est voler les salarié-es.

La « compensation » partielle envisagée sur le budget de l’État, c’est un deuxième vol, car cela va priver les familles d’une partie des services publics supprimés ou réduits pour financer les exonérations patronales.

Au-delà de la branche famille, c’est toute la sécurité sociale qui est menacée.

Si l’on ajoute à cela une baisse du pouvoir d’achat sans précédent, tout est là pour que la Cgt Éduc’action appelle à la grève le 6 février dans le cadre de la journée interprofessionnelle d’action de la Cgt.

 Yvon GUESNIER

 

Refondation

PAROLES, PAROLES !

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« Premières décisions sur l’évolution des métiers de l’Éducation Nationale »…« Assises inter acadé-miques de l’éducation prioritaire »… « Rapport sur l’éducation prioritaire »… Les instances se suivent et se ressemblent, accouchent de constats alarmants sur le niveau de nos élèves, sur la prédominance invaincue du déterminisme social et pondent des velléités d’actions dignes d’un poussin de trois semaines, sans aucun courage politique, sans véritables moyens. La non refondation de l’école est en marche…

J’étais le mois dernier « invitée » en tant que représentante syndicale aux assises inter-académiques « Rhône-Ain-Loire » de l’éducation prioritaire à l’Université Claude Bernard de Lyon. Tout commença par une grand’messe des Inspecteurs, les « pilotes » chargés de rapporter les réalités du terrain.

Notons que nous, les représentants syndicaux, n’avions pas la même pochette de documents que les pilotes. Sous une couverture identique, la nôtre ne contenait que l’emploi du temps de la journée (sic). Un moment édifiant fut la question de l’effectif dans les classes : « Personne n’ayant pu découvrir quel serait l’effectif idéal dans les classes, nous ne parlerons pas de ça aujourd’hui, il n’y a pas de consensus sur les trois académies »… Pirouette ! La suite de l’exposé consistait essentiellement à trouver comment mieux piloter, mieux utiliser tous les moyens mis à disposition, mieux contrôler, mieux évaluer…

Une conférence très intéressante s’ensuivit sur « l’empêchement de penser » des élèves en échec scolaire total qui remonte souvent à leur plus jeune âge et que l’école ne fait qu’amplifier. Élèves et enseignants ne voient plus de sens à ce qu’ils vivent en classe. Tous les problèmes que pointe la Cgt étaient soulevés : formation des enseignants déficiente, pression des évaluations, inadaptation des programmes avec ce socle commun incontournable…Ce conférencier ne prônait pourtant rien de bien révo-lutionnaire…

Enfin, le préfet délégué à la réussite éducative a lancé le dernier mot de la matinée : « Nous sommes en temps de crise et il ne faudra tout de même pas trop en demander ! ». Il donnait ainsi le ton des « comités de pilotages » de l’après-midi : comment refonder l’école avec une pelle en plastique et de la colle Cléopâtre… Priorité à l’É…CONOMIE !

Depuis, j’ai reçu la bafouille de 18 pages de notre Ministre intitulée « Premières décisions sur l’évolution des métiers de l’Éducation Nationale »  : 18 pages pour ne rien dire, ne rien décider de concret car « décider de clarifier », « décider de redéfinir », « décider de reconnaître », « décider de conforter », « décider d’améliorer le pilotage… » (j’en passe et des meilleures), comme un leitmotiv incantatoire. Ce n’est rien d’autre que ne rien décider du tout !

Les revendications de la Cgt sont concrètes et nécessitent de faire des choix politiques. Les vraies décisions sont encore à prendre. Quelle société voulons-nous ? Quel service public d’Éducation voulons-nous ? L’avion est plein de pilotes mais n’a plus de carburant, plus de raison de voler. Un bon service public n’est pas rentable, ne doit pas être rentable : l’Éducation, la Santé, les conditions de travail, nos vies… Cela n’a pas de prix !

Catherine LEWANDOWSKI

 

Maternelle 

QUOI DE NEUF ? ATELIER "EMPLÂTRE SUR DEUX JAMBES DE BOIS"

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Lundi 6 janvier 2014 : tiens, un article dans le métro.

Comme c’est merveilleux ! Pour les environ 15 000 écoles maternelles publiques que compte la France, en tout et pour tout 10 "classes de préscolarisation" viennent d’ouvrir ou sont en projet pour 2014 ! DIX !!!!! pour toute la France !

Et nous avons l’infini privilège d’en avoir une à Lyon, depuis la Toussaint, à l’école Fournier dans le 8e arrondissement ! UNE !!! la première ! l’unique !

Mais qu’est-ce donc que ce projet fantastique financé par la ville de Lyon, l’État et la Caisse d’Allocations Familiales ? C’est une classe avec trois adultes pour une vingtaine de tout petits (moins de 3 ans) : un-e professeur-e des Écoles, un-e éducateur-trice et un-e ATSEM.

Objectif : les "préparer en douceur à intégrer une classe de petite section"... Bref rien de plus que les conditions matérielles minimales d’apprentissage telles qu’elles devraient être du début à la fin des études pour permettre de respecter et bien-traiter chacun-e : élèves et personnels !

Pourquoi donc faudrait-il être "préparé en douceur à intégrer une classe de petite section" ? Moi, naïve, j’ai toujours cru que c’est toute la maternelle qui "préparait en douceur" à ce cours lui aussi "préparatoire" qui emmène encore tranquillement vers les classes élémentaires conduisant elles-mêmes progres-sivement aux cours moyens !... etc. etc. en quête de l’épanouissement et l’émancipation progressive de l’élève... Mais que se passe-t-il donc pour les enfants, dès qu’ils ont dépassé le cap fatidique des 3 ans, dès la petite section et pour les douze à quinze années qui suivront ?...

Et bien, ce n’est plus doux du tout ! 30 élèves en moyenne dans une classe trop petite avec au grand maximum (et seulement pour les moins de 5ans) deux adultes (ATSEM et enseignant-e pour s’en occuper ! C’est juste invivable qu’on ait trois ans, qu’on en ait seize ou qu’on soit l’adulte chargé de ces jeunes êtres en devenir !

C’est pourtant ce que j’ai constaté et vécu dans l’écrasante majorité des établis-sements scolaires où j’ai exercé depuis dix ans ! C’est brutal pour tout le monde et indigne du service public !!! Comment peut-on être préparé à ça ?!?! Et à quoi prépare-t-on les élèves qui supportent ça, résistent à ça, réchappent à ça ?

Un chiffre officiel incontestable et affligeant : 20 % d’échec scolaire total à seize ans. C’est le constat accablant pour notre système scolaire des récentes assises sur l’éducation prioritaire.

On reconnaît le degré d’évolution d’une société humaine à la manière dont elle traite ses enfants. Quand arrête-t-on les dégâts ? Stop au bricolage minimaliste ! Basta l’atelier emplâtre et jambe de bois ! Les gargarismes auto-satisfaits de notre hiérarchie et de nos politiques sont pitoyables ! Où sont passées toutes les belles ambitions pour l’École Publique ? "Que sont nos Services devenus... qu’avait pourtant tant défendus... la Cgt... Ils ont été trop clairsemés... je crois... la crise les a ôtés... " Mais non : LA LUTTE N’EST PAS MORTE ! Avec la Cgt Éduc’action, grâce à l’outil syndical, refusons de laisser détruire nos métiers et nos enfants à petit feu ! D’autres choix sont possibles ! Un être humain, un-e futur-e citoyen-ne ne se construit pas au rabais ! Les conditions de vie au travail conditionnent le travail ! On assure pleinement sa mission au service des personnes quand on va bien ! Les élèves apprennent et s’épanouissent quand ils sont dans de bonnes conditions pour le faire !

Nous demandons à exercer nos professions dans de vraies conditions professionnelles, dignes du service public de haute qualité pour lequel nous militons chaque jour.

Catherine LEWANDOWSKI

 

Rythmes 

BILAN ET PERSPECTIVES

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Un éditorialiste de France Inter, comme la plupart de ses collègues, assimilait l’an passé le puissant mouvement de grève des écoles contre la réforme des rythmes scolaires du 12 février à une manifestation corporatiste. Dans une récente chronique ce même éditorialiste conseillait désormais au ministre de prendre le temps d’écouter les personnels, les parents et les familles qui mesurent chaque jour les difficultés innombrables rencontrées dans l’application de cette réforme.

L’UMP et l’ensemble de la droite voulant surfer sur ce profond mécontentement veulent faire oublier des années de politique destructrice de service public, et des coups porter à l’école : suppressions de 576 heures d’enseignement pour les élèves, de 80 000 postes dont 5000 postes de RASED, programmes alourdis avec des processus d’évaluations stressants... Cette politique, sous le signe de la rentabilité à tout prix , est responsable en partie de l’emballement des « rythmes scolaires ».... sans rappeler leurs projets toujours fondés sur la mise en concurrence et la libéralisation à l’extrême du système éducatif : pour nous, ils sont disqualifiés.

Mais l’ampleur de la protestation, exprimée publiquement ou non, dépasse et de loin cette manœuvre de récupération politique.

Les grèves récentes et manifestations* ont témoigné une nouvelle fois de l’opposition d’une majorité d’enseignants en dépit d’un cadre unitaire restreint dans l’Éducation (Cgt, FO, Solidaires et seulement quelques sections de la FSU). La nouveauté a été l’appel et la participation remarquée des territoriaux, le plus souvent à l’initiative de la Fédération des Services Publics Cgt, et dans certains secteurs de salariés du secteur associatif.

Un récent sondage montre que 58 % des familles ayant au moins un enfant sont opposées à cette réforme. Ce chiffre serait encore plus important s’il portait sur les familles dont l’enfant est directement concerné. En effet, selon une consultation réalisée par France Inter, 72,8 % des sondés des villes passées à la réforme ne sont pas favorables à cette réforme, 69,7% trouvant leur enfant plus fatigué !

Ils étaient présents ainsi que des élus locaux qui sont nombreux à signaler les incohérences et les difficultés de la mise en place de cette réforme ou leurs craintes pour ceux qui avaient reporté leur décision à 2014.

Tous s’interrogent aussi sur les finalités de cette réforme qui ne correspond en rien aux objectifs qu’elle affichait  : la réussite et le bien-être des enfants.

Si nous nous opposons à la réforme actuelle, si nous demandons son abandon, ce n’est pas pour nous réfugier vers un statut quo intenable à terme.

Il est temps d’aborder les vrais problèmes et de s’engager vers une véritable transformation démocratique de l’École. C’est un véritable débat de société qu’il faut ouvrir, avec pour première préoccupation la perspective d’une amélioration de leurs conditions de vie et de travail dans le cadre d’un développement humain durable.

*50 000 manifestants en France : 3000 à Marseille, Bordeaux, Nice, 1200 à St Etienne ou Rouen.

 

Ouvrons le débat autour de 7 enjeux 

Premier enjeu : Combattre la flexibilité renforcée du travail, la précarité, la paupérisation qui ont un effet direct sur la vie des parents comme celle des enfants.

La Cgt revendique, pour tous les salariés, un nouveau rapport entre vie au travail et vie hors travail, permettant de répondre aux besoins de toutes et tous. Le progrès technique et l’accroissement de la productivité doivent servir à réduire l’intensité du travail et sa durée, à en transformer le contenu, à permettre à chaque salarié de concilier vie professionnelle et vie privée. [...]. Il faut des droits nouveaux pour les parents salariés.

Deuxième enjeu : Refonder l’École en tournant le dos au « productivisme édu-catif ».

La Cgt revendique une Démocratisation de l’école, pour assurer l’épanouis-sement et la réussite de tous, et faire que les conditions sociales et les différences culturelles ne soient plus un obstacle à la poursuite d’études et à l’acquisition de diplômes et de qualifications. Nous revendiquons une culture commune de haut niveau, bien commun conforme aux besoins sociaux et à l’épanouissement de l’individu, à l’opposé d’un socle commun réduit, "utile" pour une "employabilité" à court terme. Cette culture doit prendre en compte tous les champs du savoir : littéraire, scientifique, technologique, économique, social, artistique, sportif.

 

Troisième enjeu : Reconquérir le temps pour « apprendre Vraiment ». Sans allègement des programmes annuels, pas de réelles modifications des rythmes des enfants !

La Cgt réaffirme qu’il faut laisser du temps pour les apprentissages, aider plus ceux qui en ont le plus besoin, mais aussi rééquilibrer les savoirs et les compétences. Il faut permettre à chaque élève de trouver sa voie en fonction de sa personnalité, ses goûts, ses aptitudes... Loin de l’empilement académique des connaissances, nous sommes pour des pédagogies qui donnent sens aux savoirs et plaisir d’apprendre, qui favorisent la démarche d’autonomie de l’élève, de coopération dans la classe, de construction et d’appropriation des savoirs, qui respectent l’ensei-gnement disciplinaire mais développent une approche interdisciplinaire permettant de découvrir les liens entre disciplines, qui se fondent sur la démarche scientifique d’observation et de compréhension du réel, qui mobilisent l’imaginaire, qui émancipent et conduisent le futur citoyen à l’autonomie de jugement. Cela passe par un allongement de la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans et une autre répartition des programmes sur l’ensemble de la scolarité et qui ne se réduisent au socle commun.

 

Quatrième enjeu : Revaloriser l’École et les métiers de l’Éducation.

La Cgt revendique le respect des missions et des qualifications des personnels. Pour les enseignants, elle revendique une déconnexion de leur temps de travail de celui des élèves. L’objectif un temps d’enseignement de 18h, dans le cadre d’une véritable politique plus de maîtres que de classes (3 maîtres pour 2 classes), permettrait de revenir à 26 heures d’enseignement pour les élèves, de renforcer le travail par petits groupes, le travail d’équipe... Les AVS et EVS doivent avoir un statut reconnu dans la Fonction Publique, une formation assurée et être membres de plein droit de l’équipe éducative.

Les missions des ATSEM et des personnels territoriaux de service doivent être respectées et revalorisés, leur temps de travail devrait prendre en considération les spécificités des activités et le temps nécessaire de concertation avec les enseignants.

Il faut une relance des RASED, outil indispensable de lutte contre l’échec scolaire et une approche pluridisciplinaire permettant de renforcer les collaborations avec tous les acteurs éducatifs et sociaux. Le statut des personnels de toutes les catégories doit être revalorisé. Un vaste plan de formation continuée des personnels et une véritable formation initiale sont indispensables.

L’organisation du travail doit être adaptée aux objectifs et missions de l’École, elle ne peut être décidée sans les personnels concernés.

 

Cinquième enjeu : Mieux articuler, sans les confondre, les missions de tous les acteurs éducatifs.

Pour la Cgt il serait dangereux et grave de confondre les missions de l’école avec celles des acteurs éducatifs qui interviennent sur le champ post et péri scolaire. Elle se déclare favorable aux collaborations et coopérations, tant sur le temps scolaire qu’en dehors de ce temps, mais refuse la confusion des rôles favorisée par le pilotage territorial qui met les écoles sous contrôle des mairies.

 

Sixième enjeu : Redonner sa place à l’Éducation Populaire, agir contre la déprofessionnalisation de ses acteurs.

La Cgt revendique une reconnaissance des métiers de l’animation. Il faut mettre un terme à la déprofessionnalisation, à la multiplication d’emplois aux multiples formes : « Volontaires Associatifs », jeunes en « Service Volontaire Européen », stagiaires non rémunérés à la place de vrais emplois permanents, au recours abusif aux contrats aidés comme les Contrats uniques d’insertion, aux emplois dérogatoires au droit du travail comme le Contrat d’ Engagement Éducatif (CEE) institué par la loi sur le volontariat associatif, favorisés par des temps d’animation dispersés.

Bien au contraire, les associations ou les services territoriaux supports indispensables de ces activités, doivent trouver des espaces temps permettant de déployer leurs activités, leurs projets et des financements pérennes. Les associations qui les portent ne doivent pas se soumettre aux obligations de service qui seraient imposées par l’État ou des collectivités. La précarité qui gangrène ces métiers doit être combattue. L’État doit consacrer 1 % de son budget à la réalisation des missions des associations d’Éducation Populaire et doit abonder la dotation financière aux collectivités territoriale

 

Septième enjeu : Garantir une égale qualité de l’offre éducative pour tous les jeunes.

L’école doit rester dans le cadre d’un véritable service public d’éducation nationale laïc et gratuit. Les collectivités territoriales sont en charge de l’équipement et des infra structures, de la coordination des activités éducatives hors temps scolaires et ne peuvent exercer de tutelle sur les activités scolaires. Il faut une carte scolaire assurant la mixité sociale des établissements. Il faut un véritable plan national de modernisation des locaux et des équipements. Le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative doit recréer les postes nécessaires au suivi et à l’accompagnement des projets éducatifs, il doit avoir les moyens d’accompagner les politiques locales financièrement pour assurer une égalité de l’offre éducative sur le territoire.

 


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